A deux doigts de me présenter en tant que Maire de la ville de Brisbane tellement je fus charmée, je me devais quand même de me familiariser avec ses environs. Et quelle ne fût pas ma corvée… Entre soleil, plages, îles, fleurs, oiseaux, fruits, cascades,… Le Queensland est un état d’une richesse absolue, sous tous points de vue. Et comme j’ai juste envie de te faire râler, viens, j’t’emmène dans cet univers digne d’une épopée !

…ENTRE TERRE ET MER…

La capitale de l’état du Queensland m’avait vendu déjà pas mal de rêve. Je m’imaginais donc que ses environs seraient, à quelques détails près, la même chose. Que nenni!

J’effectuais mes premiers pas hors de la ville pour une sortie à North Stradbroke Island, Straddie pour les intimes. Le temps d’une journée, nous irons buller entre amis sur ce petit paradis de sable blanc. Des plages magnifiques, des fleurs, des animaux, nous en prendrons plein la vue en marchant le long de la côte, sur un sentier aménagé, et où nous admirerons une tortue de mer et une baleine au large. Cette île est une destination très prisée des habitants de Brisbane voulant se relaxer au rythme de la nature à moins de 50km de la ville. Je n’en revenais pas et autant vous dire qu’il ne me tardait qu’une seule chose, en voir davantage!

En famille, nous dégusterons un High Tea sur les berges de la Brisbane River. Assez British, il s’agit tout simplement de prendre une tasse de thé accompagnée de petites mises en bouches, aussi bien salées que sucrées, le tout dans un univers où il convient de soigner son apparence. De là, nous changerons totalement de décor et de tenue pour une après-midi au Oreilly’s Lamington Park. Il s’agit d’une Rainforest (forêt humide) aménagée avec plusieurs circuits évoluant au milieu des arbres et des animaux. Cet endroit est et restera le plus enchanteur que je n’aurai jamais vu. Situé à environ 900 mètres d’altitude, à 75 km au sud de Brisbane, et à une trentaine de la côte, ce parc était occupé, il y a plusieurs milliers d’années, par les aborigènes. En danger après l’arrivée de certains européens désireux de décimer les arbres, cette zone est aujourd’hui protégée grâce à certains qui se sont rendus compte du potentiel de cette nature et de l’équilibre de la biodiversité. Imaginez-vous en train de parcourir une petite route sinueuse de montagne, où plus vous allez, plus vous ressentez l’humidité. Puis, le paysage s’assombrit, il s’épaissit jusqu’à vous donner l’impression de traverser un tunnel naturel. Sur les côtés, vous apercevez des wallabys qui se courent après. D’ailleurs, connaissez-vous la différence entre un kangourou et un wallaby? Moi non plus… Les arbres centenaires vous accompagnent le long du chemin, les oiseaux se cachent mais font entendre leur présence, et les lianes se bataillent à droite et à gauche de la route. A cela, vous ajoutez un peu de brume, et vous avez un décor digne d’un film. Voilà exactement l’idée que je me faisais d’une Rainforest.

Avide de découverte, nous prendrons la route direction Noosa. Station balnéaire plutôt glamour située sur la Sunshine Coast, je n’aurai pas de mal à l’associer à notre Juan-les-pins national. N’empêchant pas la nature de briller, cette petite ville reste tout à fait discrète et offre même une très jolie balade à travers son Parc National tout en longeant l’Océan. À croire que nous devions être récompensées pour cette longue marche. En haut d’un eucalyptus, nous apercevrons 2 koalas sauvages en train de faire la sieste… Une première pour ma part, j’étais tellement reconnaissante de ce moment que j’ai dû prendre pas loin d’une vingtaine de photos.

Avant de repartir en vadrouille sur la côte, nous irons nous perdre dans le Botanic Garden, qui se situe au pied du Mount Coot-Tha. Il s’agit là du plus grand jardin botanique de l’état du Queensland, et au milieu de toutes ces variétés de fleurs et d’arbres, gît un dogme blanc, le Sir Thomas Planetarium. De là, vous aurez littéralement la tête dans les étoiles…

Ensuite, suivront deux jours sur la Gold Coast, à Surfers Paradise. Avec ce nom là, tout est dit… C’est le lieu de tous les vices! Le paysage est très intéressant à observer. Entre ses plages de sables blancs et ses hauts buildings vue sur la mer, le public est divers et varié. Au milieu d’un petit nombre de locaux, moins de 20 000, cette conurbation est le lieu idéal pour les surfers, amateurs de jeux vidéos et les consommateurs en tout genre. Vous y trouverez aussi de gigantesques parcs à thèmes dont Dreamworld, le plus grand parc à thèmes du pays, Warner Bros Movie World pour les amateurs de cinéma, et SeaWorld pour les curieux de la vie marine. Sans pousser trop loin, c’est un peu ce qu’est Hollywood à Los Angeles

Vous connaissez la plus grande île de sable du monde? Elle s’appelle Fraser Island, elle est Australienne, et se trouve dans l’état du Queensland, à 250km au nord de Brisbane. Alors, comme je voue un culte pour mes anniversaires, cette année-là, nous partirons à 4 en mode Indiana Jones, pour vivre une aventure vraiment hors du commun. Direction un Parc National inscrit au Patrimoine de l’Unesco. Nous prendrons connaissance de certaines règles de protection et de sécurité à respecter pour que tout se passe bien. Bon, le cadre est posé… Déjà, l’île ne se découvre qu’en 4w4, il n’y a pas de routes mais des pistes et la plus part du temps, il faudra jongler avec les marées pour rouler sur la plage. Ensuite, il est interdit de nourrir n’importe quel genre d’animal. Et des animaux, apparemment, il y en a… Des dingos, des tortues, des wallabies, des crocodiles, des serpents, des araignées… Va-t-on ressortir de là vivant? Est-on vraiment la meilleure équipe pour tenter une chose pareille? Let’s go, après tout, on n’est pas venu en Australie pour rester sage sur le transat… Nous avons dû rallier le port de Hervey Bay pour attraper le ferry. Un permis est nécessaire pour accéder à l’île et chaque passager doit s’identifier aux Rangers. Ici, ils ne blaguent pas, le moindre écart de conduite, c’est une amende et l’expulsion. Une fois arrivés, nous voici livrés à nous même. La conduite sur le sable est très déstabilisante, et un peu paniquée je dois l’avouer, je compte les minutes avant la prochaine marée montante. Ça y est, nous voici sur la plage, nous devons arriver au logement avant la nuit mais il est difficile d’anticiper les distances, sans aucun panneau et sans aucune connexion internet. Il n’y a que très peu de centre d’hébergements et très peu de Ranger Office. Mais au bout d’un moment, nous prendrons tous le pli et commencerons à vraiment profiter. Conduite dans les vagues, trous invisibles dans le sable, visites de dunes infinies. Le paysage est vraiment 100% sauvage. Nous nous baignerons dans le lac Mc Kenzie avec ses dégradés de bleus et sa plage d’un blanc éclatant. Nous observerons une épave de la seconde guerre mondiale nommée le S.S Maheno. Nous jetterons un œil à des sources d’eau chaude à Champagne pools, nous éviterons de justesse une collision avec un avion sur la plage, le tout entouré de pins et d’eucalyptus. Ce sera la première fois de toute ma vie que je verrai autant d’étoiles dans le ciel… Mais, l’île ne nous aura pas, nous n’enterrerons aucun pneu, nous ne nous ferons pas avaler par la marée et nous ne déclarerons aucun blessé. Pari gagné, ce fût une sacrée aventure, et pour nous récompenser, nous ferons une halte à Noosa, qui se trouve sur la route, afin d’adoucir le retour en milieu urbain. Souvenirs inoubliables, avec des amis inoubliables, je rentrerai avec Johny Fraser, un dingo en peluche offert par le staff de notre logement. Et pour finir en beauté, à la maison m’attendra mon gâteau d’anniversaire en forme de koala!!

Entre tous ces petits moments de bonheur, un évènement est venu entacher la sérénité du voyage. Le 13 Novembre 2015, Paris fût meurtrie. A la suite d’une attaque terroriste d’une intensité lourde, trop lourde, un sentiment d’éloignement surgissait au fur et à mesure des nouvelles. Un élan de solidarité des expatriés français s’est mis en place très rapidement. Nous avions besoin de nous retrouver. Nous étions loin de nos familles, de nos amis, de notre pays. Nous avions mal, mais nous nous sentions tellement impuissant du fait de la distance, avec un peu de culpabilité peut-être… Et, pour ne pas souffrir seuls dans notre coin et envoyer de la force à notre pays, nous mettions en place une marche solennelle dans les rues de Brisbane, « From Brisbane with Love« . Nous avons été rejoint par des Belges, des Espagnols, des Allemands, mais aussi par des Australiens et bien d’autres. Il s’agissait de la France, mais nous nous sommes aperçus que le monde entier se sentait touché par ces actes terroristes. Finalement, même dans le pire, il est possible d’y trouver un peu d’Amour.

…HAPPY NEW YEAR…

Passer le Réveillon du Nouvel An à Sydney est sûrement une des choses les plus tendances à faire en Australie. C’est pour cela que nous ne l’avons pas fait. Nous avons préféré célébrer le passage à la nouvelle année dans la ville la plus cool et la plus relax du pays, j’ai nommé Byron Bay. Tentes sous le bras, robes à paillettes dans le sac, nous voici en route pour une soirée qui s’annonçait hors du commun. Bien sûr, n’ayant rien réservé à l’avance, nous trouvâmes un camping, enfin plutôt un ancien stade de foot transformé pour l’occasion, pour planter nos demeures de misères. La ville était ambiancée, la mixité faisait plaisir à voir, les gens étaient heureux, et le feux d’artifice tiré depuis la plage n’a fait qu’accroitre ce moment de joie et de frénésie. Il y a une chose à savoir si vous voulez pénétrer dans un club en Australie, vous devez toujours être en possession de votre ID (carte d’identité). Alors bien sûr, comme certains n’ont pas jugé utile de les apporter, c’est au camping que nous finirons la soirée.

Le lendemain, nous en profitâmes pour sonder la ville, qui se montra un peu différente de la veille au soir… Le temps semble passer différemment ici, les gens sont béats, certains un peu trop… Pendant qu’il y en a qui s’aventurent à marcher sans chaussures, d’autres, planche de surf sur l’épaule se dirigent vers la plage. Cette ville tourne au ralenti, et ce n’est pas pour nous déplaire. Après une soirée barbecue sur le sable, entourés de cracheurs de feu, de couples amoureux comme au premier jour et de jeunes philosophes, nous explorerons les alentours le lendemain. C’est une jolie ballade que nous ferons pour arriver jusqu’au phare. Nous nous tenons au point le plus à l’est du pays, le soleil est déjà bien présent mais la vue est imprenable. Nous finirons la journée sur une plage quasi déserte, afin d’aborder la nouvelle année pas trop fatigués.

Pour continuer dans notre élan, nous déciderons de rentrer en passant par une ville emblématique de la Nouvelle-Galles du Sud, surnommée entre autre l’Amsterdam d’Australie, aussi connue comme la capitale hippie. C’est donc dans un élan de curiosité que nous nous arrêterons à Nimbin. Les habitants de cette petite ville, vivant sans ressources ni aides depuis des années, ont fait le choix de vivre sur un modèle alternatif, voire autarcique. Militants actifs pour la légalisation de la marijuana, cette image leur colle à la peau alors que le lieu a bien plus à offrir.

…L’ENVOL…

Après plusieurs mois à vivre aux rythmes de ma petite famille, je pris enfin mon indépendance. Après un road-trip de plusieurs jours, je reviendrai à temps pour dire au revoir aux copains avant de découvrir la vie urbaine dans le quartier de Spring Hill, en collocation. Je commençais à créer ma bulle, à tisser des liens, à avoir des habitudes. Mais, dans tout cela, il me manquait un élément qui allait devenir indispensable, gagner ma vie. Après plusieurs expériences non concluantes, je me rendis compte que le nombre de voyageurs comme moi était beaucoup plus important comparé aux offres d’emplois, dont certaines précisaient « AUSTRALIAN ONLY ». Puis, un jour, mes amis me sauvèrent la mise en me gardant une place dans leur ferme afin de gagner un peu d’argent et surtout, de tenter ma chance pour un renouvèlement de visa. Me voici donc partie pour une nouvelle aventure en ferme. Un moment fort en tout genre, qui me permettra de jeter un coup d’œil à la région de Granite Belt. Cet endroit, très prisé des habitants de Brisbane, est un des points culminant de la région où il fait bon de prendre son temps et de vivre au rythme de la nature .

…AU FINAL…

Visiter Brisbane, sa capitale, est une chose, visiter le reste du Queensland en est une autre. Avec plus de 1800 km2, le paysage est amené à changer au fil des kilomètres. Des endroits semblants avec la France, mais aussi des endroits surprenants ou tout simplement magnifiques. Encore quelques lieux sont préservés et possèdent une nature brute et charismatique. Mon seul regret est de ne pouvoir vous en dire plus sur la partie nord du pays, plus humide, plus chaude car je n’ai pas pu m’y rendre. Voyager, c’est libérateur, devoir faire des choix, c’est frustrant…

 

Mary JANE.