La magie de Noël étant derrière nous, il était temps d’écrire notre liste des bonnes résolutions. Et devinez quelle fut ma n°1 pour cette année? Allez, viens j’t’emmène sillonner une nouvelle partie de l’Australie.

…LE SENS DES CHOSES…

Après plusieurs mois à découvrir Brisbane et ses alentours plus ou moins proches, vînt l’envie chatouillante d’aller voir plus loin. Il était temps de prendre la route. Mais, pas toute seule. Ce périple là, j’avais envie et besoin de le partager avec quelqu’un. Des personnes en demande ou en recherche de compagnie pour effectuer certains trajets ne manquaient pas, mais je voulais que cela ait du sens. Je ne voulais pas vivre cela avec n’importe qui. Je voulais que cela reste… Et puis un jour, je rencontrais celle qui ferait de cette escapade, un moment de joie, de rigolades et de sentiments. Avec son nom hors du commun, sa tête à moitié rasée, son petit gabarit, son don pour les photos loupées et, en bonne sudiste, son don pour les râleries. Ce fut rapidement comme une évidence, ce sera elle. Pas facile de partir à la conquête de l’inconnu avec une inconnue, mais, finalement, des fois, il faut savoir faire confiance à son instinct.

Après des semaines de négociations afin de retarder un retour totalement sans raison de sa part en France, nous voici plongées dans l’organisation de notre périple, croisant les doigts pour que nos goûts et nos attentes s’accordent. Impossible de passer à côté de la chose qui fâche, le budget. Serrées toutes les deux à la ceinture, nous conviendrons de ne pas faire de folies, juste ce qu’il nous faudra pour revenir avec de merveilleux souvenirs. Nous ne voulons pas dépenser sans compter, mais nous savons que ce que nous allons faire, ce que nous allons vivre, c’est une fois dans notre vie, ce sera unique, ce sera à nous deux. Cela n’aura pas de prix, pas pour nous. Nous voilà donc tiraillées entre envie et raison. Nous allons faire au mieux, et nous choisirons les solutions les moins couteuses pour pouvoir en profiter un maximum. Nous partirons 10 jours, nous roulerons pas loin de 800 km en voiture, plus de 6 800 km en avion, et quasiment 1 000 km en mini bus et ce sera une expérience hors du commun.

Nous voici sur le départ. Tout était quasiment planifié afin d’avoir les meilleurs prix, mais en laissant bien entendu une place à l’imprévu… Dernière soirée avant le grand jour, bien sûr il aurait éte incongru de notre part de nous coucher tôt afin d’anticiper ce qui nous attendait. Une fois au lit à une heure déjà tardive, voici ma co-voyageuse prise d’un saignement de nez atroce et surtout inarrêtable! L’horreur du sang, mais surtout l’horreur de ce dont j’avais peur, c’est-à-dire de devoir tout annuler, s’animait devant mes yeux… Elle perdait des décilitres accompagnés de maux de tête… Heureusement, nous nous trouvions chez ma cousine de cœur, qui par miracle, est une excellente médecin… Après tout risque écarté, j’étais prête à lui enfoncer des cotons tiges dans les narines et à la porter sur mon dos s’il le fallait, mais nous monterons dans cet avion quoi qu’il en soit le lendemain matin!! Après une nuit courte et plus calme, nous voici backpacks sur le dos, enfin prêtes à vivre ce dont nous rêvions depuis des jours. Road-trip, nous voilà!

…MELBOURNE…

Et voilà, notre petite balade pouvait enfin commencer. Nous voici décollant en direction de la capitale artistique de l’Australie, la capitale de l’état du Victoria, j’ai nommé Melbourne, la capricieuse. Par choix et stratégie financière, nous décidions de n’y passer qu’un jour et une nuit. Pas facile, mais nous étions obligées de faire des sacrifices, et malgré tout ce que nous avions entendu à son sujet, le risque était trop gros, soit on tomberait amoureuses, soit on détesterait. Pas le temps pour de l’incertitude surtout quand le reste du programme nous rendait folles de joie. À notre jolie surprise, nous atterrissions sous la pluie en fin de matinée et sommes restées bouches bées face au prix du ticket du SkyBus censé nous faire regagner la ville depuis l’aéroport. Forcément, Melbourne et nous, nous partions sur un mauvais pas. Il faut bien avouer qu’en plus de vouloir privilégier mère nature face à l’agitation urbaine pour ce voyage, nous avions quand même un sacré a priori sur cette ville. Bref, après avoir rejoints le centre-ville et arpenté quelques rues, entre rayons de soleil, vents et pluies dans la même journée oui, oui, oui , nous passerons une grande partie de l’après-midi à visiter. Sa réputation la précède, Melbourne est la spécialiste du caprice météorologique, des 4 saisons en 24 heures. Elle est une des deux seules villes de l’état du Victoria à être dotée d’un service de tram aussi bien développé. Et le plus surprenant, c’est que certains sont complétement gratuits. Nous prendrons donc place à maintes reprises à bord d’un City Circle Tram rouge, qui s’applique à sillonner le centre-ville de manière rectangulaire. En plus d’être gratuit, nous nous protégions de la mauvaise météo, hors de questions de tomber malade et de gâcher le reste du périple. Il est donc fort possible que nous ayons passé plusieurs heures dans ce petit wagon, simulant des regards de surprise à chaque bâtiment déjà vu afin d’éviter les soupçons et se voir virer du train… Ah ces voyageurs!

Mon souvenir de cette visite n’égalera pas celui de mon premier cadeau de Noël mais je suis quand même contente d’y être allée. Malgré notre court passage, nous avons découvert de jolies places, des petites ruelles remplies d’œuvres d’art jusqu’aux monuments d’exceptions. Nous avons eu le temps d’observer cette cité qui, construite sur un modèle quadrillé, est composée d’un savant mélange d’architecture victorienne et moderne. Melbourne ne se visite pas, Melbourne se vit. Elle a des secrets cachés que seul le temps et l’errance permettent de faire découvrir. Nous prendrons le chemin de notre auberge de jeunesse YHA. Après une nuit passée entourées d’une dizaine de filles dans notre dortoir, nous irons nous balader au Queen Victoria Market, avant de récupérer notre voiture de location et de filer vers l’aventure… Notre aventure…

…VERS L’INFINI ET L’AU-DELÀ…

Et nous y voilà! Telles deux petits lutins prêtes à monter dans leur traineau, nous étions comme 2 enfants la nuit du 24 décembre, impatientes et excitées. Une fois au volant de celle qui viendra compléter notre duo, le sentiment de liberté ne se fit pas attendre. Vous savez, celui qui vous accompagne dans vos aventures, celui qui vous fait pousser des ailes, celui qui vous aide à braver bien des interdits et des épreuves. Pas besoin de se parler, nous savions toutes les deux que notre voyage commençait officiellement à ce moment là. Conduite à gauche oblige, nous devions faire preuve de prudence et de concentration. Un essuie-glace par ici, un trottoir par là, autant de petits détails qui nous permettaient de se moquer mutuellement, parce que notre voyage c’était ça aussi, une amitié qui naissait… Nous étions prêtes pour nous lancer à la conquête d’une route connue et reconnue en Australie. Très souvent nommée dans le top 10 des plus belles du monde, la Great Ocean Road est une route côtière qui va nous en coller plein la vue pendant 3 jours. Sur les 750 km qui nous séparent de notre itinéraire routier final, nous allons avoir plus de 240 km pour rêver.

Nous allons vivre une véritable balade bercée par le son des vues panoramiques, un rythme incessant de plages de sables blancs, des concerts de forêts, un festival de beauté dont le chef d’orchestre n’est d’autre que Nature. Nous traverserons des petits villages côtiers typiques tels Torquay, Aireys Inlet avec son phare, Lorne et Appolo Bay. Des tas de cailloux montés les uns sur les autres observés dans un virage en guise de souvenir… Tout en longeant la mer et en restant à sa hauteur, nous garderons les yeux ébahis jusqu’au retour dans les terres avec un paysage plus dense qui nous amènera jusqu’aux Triplets Falls. Située à l’extrémité ouest du Great Otway National Park, cette marche aménagée d’une petite heure hors du temps, sous l’ombre des arbres, accompagnée de bruits plus ou moins identifiés, nous amènera vers de magnifiques chutes d’eau. En route pour rejoindre le bord de mer, en plus des panneaux nous informant que des kangourous risquent de traverser la chaussée, nous trouverons une voiture arrêtée sur le bas côté. Tout juste sortie de la période de Noël, il était trop tôt pour la chasse aux œufs. Mais, certains avaient trouvé leur cadeau, perché dans un arbre. Endormi, ce joli koala sauvage a, pendant quelques instants, inconsciemment, volé la vedette à ce si beau paysage qui nous entoure. Après une halte à Tower Hill Lava Tongue Boardwalk pour jeter un œil à un ancien volcan, nous retrouverons la côte. Nous remettrons les pieds dans ce sable blanc pour aller voir de plus près The Grotto, Loch and Gorge et le London Arch, des arches naturelles de calcaire plongées dans l’eau qui rendent le paysage singulier. En Australie, il fait toujours chaud? Mmm, oui, non, pas tellement… Après avoir profité de la vue, assises sur la plage, refaisant le monde l’espace d’un instant, un vent glacé vint nous déloger. En parlant de météo, il est bon de savoir qu’en pleine saison estivale, chaleur peut malheureusement rimer avec horreur. Nous longerons une zone ravagée par un incendie de forêt qui entacha les préparatifs des fêtes de fin d’année des locaux. C’est triste. C’est tout noir. Des centaines d’hectares de forêts parties en fumée. Des centaines d’animaux perdus… Voilà pourquoi, sur notre route, nous croiserons des panneaux « Fire danger rating today » (Niveau de danger du jour) avec une flèche qui se situait globalement entre le orange et le rouge, rien de bien rassurant, mais nous connaissions les risques. Au milieu de toute notre agitation, ce sera la première fois depuis notre départ que nous serons ramenées à la réalité. Cette réalité qui nous rappelle que nous ne sommes pas plus fort que Mère Nature. Nous prendrons conscience encore plus de la chance que nous avons de pouvoir voir de nos propres yeux cette beauté qui nous entoure et dégusterons ce qu’il nous reste à découvrir. Puis, nous arrivons enfin à l’endroit le plus attendu de notre itinéraire, The Twelves Apostles (les douze apôtres). Cet ensemble d’aiguilles de calcaire sortant de l’eau à quelques mètres de la plage est à couper le souffle. Un jeu de lumière entre le soleil et son reflet dans l’eau en accentue la curiosité, mettant en avant leur proximité entre elles neuf, et non douze, ainsi que leur érosion qui se joue à 2cm par année. Cette destination indique la fin de notre balade sur la Great Ocean Road, mais en rien la fin de notre périple. Notre première nuit à Port Fairy sera éprouvante. Nous aurons une belle surprise quand le concierge de l’auberge nous téléphonera pour considérer notre réservation comme annulée dû à notre retard pour le check-in. Effectivement, trop occupées à savourer notre dîner, un vrai depuis notre départ, nous n’avons pas fait attention qu’il y avait une heure précise d’arrivée. Après avoir évité la catastrophe qui nous valut un petit œdème à l’estomac, nous passâmes une nuit curieuse, dans une chambre curieuse avec une dame curieuse…

C’est au son des « Oh, regardes, c’est beau ça… » en guise de « Et tu veux bien prendre la photo là? » que nous reprendrons la suite de notre périple, sans s’attarder davantage, direction Portland. De jolies balades notamment à Cape Patton, puis une autre à Cape Bridgewater, au milieu des fougères, qui malgré la chaleur, nous ravirons. Nous roulerons jusqu’à Nelson, un petit village de pêcheurs qui semble figé dans le temps. Toujours les yeux partagés entre le niveau d’essence et celui de la mer, nous continuerons tranquillement notre route en observant un changement de paysage. Les éoliennes, les lacs de sels, les marécages et les exploitations de bétails prendront place petit-à-petit dans ce paysage qui semble dépourvu de toute fin. Nous traverserons de petites villes fantômes et abandonnées de toutes âmes. Nous dépasserons des propriétés asséchées, habitées par une ferme entourée de vaches et dotée de moulins à vent verticaux comme on se les imagine au Texas. Cela annonce aussi un changement de climat plus sec, aride et désertique. Un détail démographique qui nous indique que nous quittons l’état du Victoria pour arriver en Australie Méridionale. Sur la route, nous croiserons énormément de camions, de très gros et longs camions comme on en voit au cinéma. Ne faisant pas le poids, nous deviendrons encore plus prudentes qu’avant. Nous limiterons les arrêts afin d’arriver à temps à notre 2eme logement. Mount Gambier sera parfait pour une simple escale d’une nuit. Pour notre dernier jour, nous avons cette fois-ci un horaire à tenir, nous devons rendre la voiture avant 17h dans la ville qui signera la fin de notre périple côtier, de notre liberté d’aller et venir comme bon nous semblait. Nous trouverons le moyen d’arriver en retard car nous voulions absolument emprunter un embarcadère que l’on nous avait hautement conseillé. Finalement, nous avons perdu du temps pour 3min de traversée sur une ridicule petite plate forme…

3 jours d’exceptions venaient de se terminer. 3 jours de pure nature. 3 jours de pure beauté. 3 jours qui ont recentré ma conscience. 3 jours qui n’ont fait que renforcer en moi l’amour de notre planète. 3 jours dignent de tous les cadeaux de Noël de tous les enfants du monde…

…KANGAROO ISLAND…

6 heures du matin. Les yeux encore un peu collés, nous voici dans l’attente d’un bus en direction de Cape Jervis. C’est à cet endroit que nous embarquerons sur le ferry pour Kangaroo Island. Nous ne le savions pas encore, mais nous étions sur le point d’ouvrir un de nos plus beaux cadeaux. Et je peux vous dire que sur ce coup, ce joli monsieur vêtu de rouge avec sa barbe grisonnante fût plus que généreux avec nous. En vue de notre budget, nous faillîmes évincer cette île de notre liste car la dépense était trop conséquente. Mais, tellement recommandée, nous cherchions des solutions, en bonnes tenaces, conscientes du potentiel de cet endroit. Et nous avons trouvé. Pas forcément adeptes du voyage organisé, cette fois-ci, nous opterons pour cette solution en belle stratégie financière. Des wallabies et des kangourous finissant leur nuit, le bord de la route en était peuplé. Le jour finissant d’arriver, les premières lueurs ne faisaient que révéler un peu plus les couleurs de cette nature silencieuse. Nous voici prêtes à embarquer avec la compagnie SeaLink. La traversée ne durera pas très longtemps, mais suffisamment pour nous en mettre plein la vue. À trop scruter l’horizon, nous manquerons un groupe de dauphins. La côte de l’île se précisait jusqu’à observer une eau d’un bleu clair et dégradé qui nous permettait de voir le fond. Nous débarquons et nous retrouvons notre guide ainsi que nos futurs camarades avec qui nous allons passer les prochaines 48 heures. Tout le monde a l’air ravi et notre guide a l’air gai et passionné. Tout était réuni pour que nous passions un agréable séjour. L’endroit avait l’air très calme, avec une superficie d’environ 4 400km2, et autant d’habitants, nous allions faire le plein de nature et de sérénité. Ce sera chez Rob’s Shearing and Sheepdogs que nous apprendrons à tondre un mouton et faire une pelote de laine. Nous aurons la belle surprise d’admirer de jolis spécimens reptiliens flottants dans de jolis bocaux en verre. De retour à bord de notre mini-bus, nous longerons la côte, admirerons les magnifiques eucalyptus qui peuplent l’île. Cet endroit est une vraie bénédiction, un sanctuaire de pureté, un pèlerinage de vérité, un hymne à la nature, protégée depuis tellement d’années. Ici, l’être humain n’est pas maître, il a su s’adapter à cet environnement préservé. Voilà pourquoi le passage ici est si cher… C’est à Emu Ridge que nous approcherons les émeus, autruches australiennes, et ferons le plein de produits locaux, du miel, des huiles essentielles, des savons… L’île étant peuplée d’eucalyptus par centaines, tous les produits en auront l’odeur. Nous approcherons les phoques à Seal Bay. Après une brève introduction, nous arpenterons un petit sentier aménagé en bois vers la plage, guidés par le bruit de ces mammifères étonnants, et par leurs odeurs aussi… Je profiterai d’une crevaison de pneu pour guetter les sous-bois, dans l’espoir d’apercevoir un ou deux kangourous, encore une fois, mon souhait sera exaucé… Nous voici arrivés au Hanson Bay Kolala Sanctuary. Comme son nom l’indique, nous entrons dans une zone protégée des koalas. Yeux grands ouverts, nous allons pouvoir en observer une vingtaine, sauvages, certains se déplaçant de branches en branches, d’autres endormis. En vedette des lieux, une maman avec sa petite boule de poils sera sous le feu des projecteurs. D’ailleurs, savez-vous pourquoi les koalas dorment les trois quarts du temps? Moi non plus… Allez, cette fois-ci, je vous explique. Ils se nourrissent de feuilles d’eucalyptus contenant certaines toxines, plutôt pauvres en nutritions et fort en fibres ce qui a pour effet de les fatiguer énormément pendant la digestion qui peut être longue. Ils adaptent donc leur mode de vie en fonction de leur nourriture. Mais, ils restent des animaux sauvages qui peuvent se montrer violents volontairement ou pas. Avec leurs griffes, il est préférable de rester à l’écart. Ne pas sous-estimer leur air de gros nounours. Avant de repartir, nous aurons la chance d’observer une petite famille de wallabies s’abritant du soleil sous les arbres. Après cette jolie parenthèse, certains iront tenter l’expérience du surf sur sable. Ce moment sera et restera marqué par la présence d’araignées de tailles indécentes. Nous continuerons notre route en direction de notre hébergement. Un petit campement proche de l’eau nous attendra, avec 2 dortoirs, une jolie terrasse, une salle et des douches communes. Avant de prendre place à table, certains peuvent aller faire du kayak en mer, d’autres de petites balades, mais il nous est bien indiqué qu’il ne faut en aucun cas s’échapper du sentier. Il nous est aussi précisé de se montrer silencieux car il n’est pas exclut de voir des kangourous longer le petit sentier qui traverse le campement. Effectivement, nous aurons la belle surprise d’en observer deux, sautillant l’air de rien. Après une bonne nuit, nous reprendrons la route avec un arrêt pour profiter d’une vue panoramique. Nous voici à Remarkable Rocks. Comme son nom l’indique, cet endroit est remarquable. D’énormes rochers se dressent devant nos yeux, telles des météorites écrasées là, par hasard. Le résultat d’un mélange de pluie et de vent depuis plus de 500 millions d’années. Un endroit hors du temps mais qui nous oblige tout de même à rester prudents car, avec quelques petites crevasses et sa proximité avec la mer, la catastrophe peut vite arriver. Nous voici repartis vers Admirals Arch. Après avoir observé une colonie de phoques de Nouvelle-Zélande, nous suivrons la promenade érigée elle aussi en bois, jusqu’à un paysage déroutant, une arche creusée dans la pierre, par l’érosion. L’endroit fait le bonheur des phoques qui profitent de l’ombre du lieu et qui peuvent circuler librement d’un côté à l’autre ou s’adonner à des sauts périlleux. La chaleur arrive, relevant l’odeur nauséabonde de ces mammifères. Nous voici une fois de plus à bord de notre véhicule de fortune, direction notre dernière activité, la plage! Nous serons de retour à l’embarcadère en fin de journée, puis, retour sur Adélaïde en fin de soirée, bien fatiguées.

Malgré le coût, cette escapade m’a rassuré. J’y ai vu des hommes vivant en harmonie avec la nature. J’y ai vu une véritable volonté de la préserver. J’y ai ressenti un besoin de se recentrer de la part des habitants. J’y ai vu de l’espoir…

…ADELAÏDE…

J’étais assez impatiente d’arriver à Adélaïde pour non seulement, découvrir la ville, mais aussi pour faire la connaissance de la famille de ma cousine de cœur. Nous serons entre les mains d’un de ses frères qui nous fera visiter la ville, ce qui aura pour attrait de rendre cela plus familier. L’atmosphère de celle-ci a quelque chose de particulier. Je lui ai trouvé une note hispanique, un air de Barcelonne. Nous nous baladerons dans les rues quadrillées, sous une chaleur écrasante, étouffante. Les buildings ne sont pas nombreux, l’ambiance y est conviviale, les couleurs sont épurées. Les fleurs sont bien présentes mais nous sentons que le climat n’est pas aussi favorable pour le reste de la flore. Nous observer on, allongées dans le Botanic Garden, des perruches, nous arpenterons les rues piétonnes du petit centre-ville, nous nous perdrons dans quelques centres commerciaux. Nous irons faire un tour au Central Adélaïde Market, un lieu plein de vie, de couleurs et d’odeurs. Une cerise par ici, un grain de raisin par là, une jolie introduction à la nourriture du coin. Nous poursuivrons la soirée en famille avec les parents de ma cousine, observant la ville depuis les hauteurs tout en profitant de la pleine lune.

Le lendemain matin, nous prendrons la direction de Hahdorf, la plus vieille ville allemande d’Australie pour une dégustation de vin et de fromage. Laissant de côté mon côté chauvin, je dois avouer que leurs produits m’ont plu… Grâce à cette visite, nous comprendrons que le terroir reprend vie grâce à beaucoup de jeunes qui sont séduits par la vigne et le rapport à la nature et c’est beau à voir. Cette dynamique se ressent jusque dans leurs produits. Durant notre balade dans cette charmante petite ville et après avoir dégusté un bon repas allemand avec bières et ribs, nous ferons la connaissance d’un bébé kangourou. En effet, celui-ci se trouve être en promenade avec sa maîtresse qui nous explique que dans certains états d’Australie, il est interdit de garder un kangourou en tant qu’animal domestique. Après un incident technique qui me poussera à me convaincre qu’un moment de honte est vite passé, nous irons à la plage à Glenelg en fin de journée. Calme, paisible mais active, cette place nous permettra de nous reposer. Enfin, ça c’était avant de compter sur une arrivée mystère. Les pieds dans l’eau, c’est avec stupéfaction que nous apercevrons un petit aileron se rapprocher. Toujours en tête de mon expérience de la Nouvelle-Calédonie, mon premier réflexe sera de sortir de l’eau et de jeter un œil aux enfants, qui ne semblent pas affolés! Mais où sont les parents? Mais pourquoi personne ne réagit? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un joli dauphin venant se réchauffer près de la côte. Ses mouvements d’une belle douceur mêlés aux couleurs rouges, roses, oranges et jaunes du couché du soleil nous invite à nous arrêter et à l’observer jusqu’à le perdre de vue. Nous resterons jusqu’à la nuit noire afin de profiter des dernières lueurs du jour qui fût un moment de romantisme absolu. Ce sont sur ces quelques notes que nous terminerons notre passage à Adélaïde, avant une nouvelle aventure, qui nous videra de notre énergie restante.

[2nd partie à venir…]

 

Mary Jane