« Tu es fatiguée alors que tu rentres de voyage ? », « T’es toujours en vacances toi ! », voilà deux phrases d’une banalité affligeante que j’entends régulièrement, mais qui ont tout de même tendance à m’hérisser le poil. Certes, de nos jours, heureux sont ceux qui peuvent aller voir ailleurs, comme moi, ce qu’il s’y passe. Déplacements professionnels, woofing, couchsurfing, helpex, road-trips, stages, retraites spirituelles… Autant de formules possibles que d’âmes en soifs de découvertes. Alors, viens, j’t’emmène mettre l’accent sur une nuance qui me tient risiblement à cœur…

…LES VACANCES…

Ah ! Les vacances… Quand on y pense, on a généralement le sourire jusqu’aux oreilles et pour cause, c’est quand même bien les vacances. Farniente, détente, relaxation, prendre le temps, souffler, se faire plaisir… Bref, tellement de petites choses agréables qui sont pourtant presque impossibles dans nos quotidiens… Ce sont aussi des moments de déconnexions, de breaks, avec ces vies que nous avons plus ou moins voulues. Et cela, sûr, pour nous reposer; peut-être, pour mieux se reconnecter avec ce qui nous entoure.

Les vacances scolaires sont vénérées, les jours fériés sont prisés, les vacances de fin d’année sont anticipées des mois à l’avance et les vacances d’été sont prisses d’assaut.

Les vacances, c’est une jolie pause qui nous permet de sortir la tête de l’eau pendant quelques jours. Cela fait du bien, mais son effet est assez éphémère. Il nous permet de nous autoriser du plaisir, du moins un peu plus que d’habitude, sous prétexte que nous avons travaillé dur pour l’obtenir, ce plaisir. On s’offre un avant-goût de liberté, avant de retourner dans notre enclos, gentiment, sagement, obéissant, rassurant pour certains, étouffant pour d’autres, satisfaisant pour les plus braves. On s’autorise un lâcher-prise qui fait du bien avant d’oublier ce doux parfum du temps qui passe, ce corps qui est notre, cette nature qui est si belle, bref, avant de retourner à cette vie qui va à 1 000 à l’heure.

Ce temps-là est réparti dans notre agenda psychologique, perçu et attendu comme une oasis en plein désert, comme une bouffée d’air, comme la récompense de tous les efforts. « Ah, je bosse comme une dingue, j’ai bien mérité quelques jours de vacances ! ». Cette période relance souvent la notion de mérite. La corde se tend, les jours se rayent, ceux nous rapprochant de la date tant attendue. Et très souvent, c’est déjà la fin que l’on n’a même pas senti le parfum du début. Vous me direz, cela est mieux que rien et je vous répondrez, oui, mais il peut y avoir autre chose, il peut y avoir mieux !

…LE VOYAGE…

La chanson n’est pas la même, elle n’est plus la même. Le voyage… Donnez-vous quelques secondes pour vous répéter ce mot, voyez, entendez, écoutez l’effet qu’il a sur vous. Où cela vous emmène t’il ? Pour ma part, je pars loin, dans ma tête, dans mes souvenirs, dans mes envies, au plus profond.

Le voyage, tout comme les vacances, peut se vivre sous formes différentes. Un voyage de 60 km dans notre propre pays, un voyage de 1 an en tour du monde, mais aussi un voyage dans le temps en se replongeant dans les albums photos ou encore, un joli voyage de noces. Quoi qu’il en soit, un voyage est toujours motivé par quelque chose et va bien plus loin que la simple envie d’avoir envie.

Sac-à-dos, tour organisé, en solo ou à plusieurs, je me plais à parler d’un voyage comme d’une quête. Quelque chose doit m’animer quand je pars en voyage. La curiosité, la découverte, tout un tas d’émotions, de sentiments m’envahissent pour franchir le cap, qui finalement, est bien plus à notre portée que ce que nous pensons.

Contrairement aux vacances, il ne s’agit pas là d’une jolie parenthèse, mais d’une réelle transition. Parce que même si tu partais sans trop d’attentes, sois sûre(r) que tu reviendras, si tu reviens, grandis ! N’importe quoi que tu fasses, à partir du moment où dans ta tête, tu te dis partir en voyage à la place de partir en vacances, c’est que tu es en recherche de quelques choses, ou de quelqu’un, ou peut-être de toi-même ?

Je pourrai vous écrire des lignes sur le sujet, mais pour l’heure, je me contente de raviver des ressentis pour les voyageurs, de piquer la curiosité des sédentaires et d’encourager les hésitants.

…LA NUANCE…

La voici, la nuance. Tout est une question d’état d’esprit. Que cherchez-vous au fond de vous ? De quoi avez-vous besoin ? De quoi avez-vous envie ? Osez vous poser la question, je vous promets que vous risquez d’être surpris de voir ce qui remontera du fond de vous-même.

Voyager ou prendre des vacances est légal dans bien des pays, mais gardons à l’esprit que cela est un privilège. En sachant que beaucoup de personnes, encore de nos jours, se trouvent bloquées dans des situations financières restreintes, ou emprisonnées au royaume de la peur, vivons-le pour eux. Rendons cela à la portée du plus grand nombre, qu’importe la formule choisit.

Il m’arrive donc tout autant de partir en voyage que de partir en vacances. Et, vous voulez tout savoir ? Il m’arrive même d’avoir besoin de prendre des vacances lors de mes voyages ! Ah, certains vont s’affliger de lire cela, mais le voyage n’est pas reposant, je m’y épuise, je me dépasse, je sors de ma zone de confort, je suis en alerte tout le temps, je vis doublement, intensément, émotionnellement, entièrement, véritablement.

Alors, la prochaine fois, ne vous trompez-pas, souhaitez de bonnes vacances à votre collègue et un bon voyage à votre amie(i) tenant un billet Open tour du monde dans sa main.

Il est toujours temps de prendre le temps, de tout faire pour votre vie, de décider de vivre quelque chose qui peut changer la vôtre…

Mary Jane.