Pour écouter le Podcast, j’t’emmène à la fin de cet article…

C’était un mardi soir sur terre.

Derniers jours d’octobre, la pluie tombait. Le froid était déjà là et accompagnait les décors d’Halloween. Il était 16 heures 10, elle m’attendait pour 16 heures. Je marchais d’un pas assuré pour braver ce froid québécois qui m’angoissait tout en évitant les feuilles mouillées sur le trottoir. Me voici devant son porche. En bois d’époque, son petit immeuble a, tout comme elle, son petit caractère. Deux étages d’escaliers montés au pas de courses pour ne pas la faire davantage attendre, je me retrouvais face à une porte ouverte. « Entre, j’arrive, j’ai laissé la porte de derrière ouverte ! », me lança-t’elle du fond du couloir.

Six ans que je la connais et quasiment tout autant que je ne l’avais pas revu et pourtant, c’est entre mille que je la reconnaîtrai. Son timbre de voix qui vous fait circuler le sang quand il monte de trop haut et son accent qui vous emmène en balade, sous le soleil de l’Amérique du sud, c’est elle.

Je l’aperçois aux pas de course dans son couloir en long, typique des appartements montréalais. Jupe, col roulé et cheveux ébènes bouclés, son sourire me réchauffe.

Elle s’appelle Renata et cette fois-ci, c’est elle qui va m’emmener explorer son passé, me raconter son histoire…

En tant que premier article de cette séquence, vous rapporter ses mots était une évidence. Je ne pouvais rêver mieux que de vous dresser le portrait d’une femme forte, résignée, courageuse, colorée, multiculturelle, franche, indépendante, féminine et assumée. Cela fait beaucoup, pourtant, elle représente tout cela, et bien plus.

Un peu hésitantes au début, nous nous lançâmes dans l’aventure, sous l’œil du micro, tout en faisant confiance à notre feeling. Je n’avais aucune idée du résultat, encore moins si nous allions réussir à tenir le rythme. Quelques questions pré-écrites dans sa cuisine cosy, bien installées puis, j’allumais le micro.

En l’espace de quelques secondes, nous nous sommes retrouvées embarquées par les mots et envahies par les émotions, direction la nostalgie et l’écart de pudeur. Au fur-et-à-mesure qu’elle parlait, je la découvrais encore davantage. Accent brésilien en hommage à ses origines, le français est sa langue parlée et son québécois se faisait remarquer par des expressions, des mots ou même des intonations. Mais, cela ne suffisait pas à cacher ses gênes en s’enroulant le bout de ses cheveux, ou à comprendre les moments forts de son aventure avec ses yeux brillants.

Brésilienne de naissance, elle va me livrer son auto-portrait et va me balader d’un pays à un autre. Mais ce qui va le plus me surprendre, c’est quand je vais réaliser que jusqu’à l’heure d’aujourd’hui, elle a dédié sa vie à un voyage, le sien, intérieur. Courageusement et confiante, elle suivra son instinct dans cette quête qui lui permettra d’apporter du sens à sa vie. Son caractère, son obstination et ses valeurs lui ont permis d’acquérir une identité singulière. La personne qui se trouve en face de moi est une femme accomplie, qui a su dire non aux attentes d’une société lui proposant un schéma tout tracé, aux attentes d’une famille lui montrant qu’une seule voie possible, aux attentes d’un pays qui ne correspondait pas à ce qu’elle avait au fond du cœur.

Dressant le portrait d’une enfance confortable dans un quartier résidentiel de Sao Paulo, cette jolie brune y restera jusqu’à la fin de son adolescence, bercée au son de la musique et d’une éducation tournée vers la force du travail, entourée d’un père artiste musicien, d’une mère manucure et d’un petit frère. Envies d’ailleurs, romantisme entretenu et force de caractère obligent, elle mena sa barque parfaitement, répondant ainsi à ses désirs tout en atteignant ses objectifs hautement fixés. Malgré tout cela, une chose l’animait par dessus tout. Riche d’un ADN provenant de différents pays du vieux continent, pas de meilleures motivations que celles de découvrir ses origines… Alimentant ses soifs de cultures, de littératures, de découvertes et de connaissances, c’est avec un culot incroyable qu’elle traversa l’Atlantique, seule, avec seulement quelques années de pratiques en langue française. Réalisant un rêve, la France était pour elle romantisme, pays de lettres et Histoire. Après quatre années sur ce sol, elle nous livrera subtilement ses ressentis et nous montrera que son passage dans l’hexagone aura un impact décisif sur le reste de sa vie. Profiteuse de ce que cette partie de l’Europe a à lui offrir, elle se confiera sur son île coup de cœur. Mais, son instinct ne la laissera pas défaire ses valises trop longtemps et l’emmènera à traverser une nouvelle fois l’Atlantique, plus au nord cette fois-ci. Fraîchement arrivée au Canada, Montréal lui fera tourner la tête et lui mettra sur son chemin son âme-sœur. Malgré ces hivers rudes, loin de son soleil du sud, elle se sentira chez elle, enfin.

À travers ses mots, je compris que tout fût une histoire de bons moments, d’écoute, d’ouverture d’esprit et de volonté. La chance restant très discrète. Tout ce chemin parcourut, sans aucun regret, ni remord, la renforcera sur sa propre connaissance, personnelle et familiale, lui fournissant suffisamment de forces, de bagages et de confiance en elle pour oser aller encore plus loin. Étapes par étapes, il y a un temps pour tout. Celui de l’apprentissage était révolu, celui de la connaissance touchait à sa fin, celui de la conception venait toquer à sa porte, elle était prête, elle l’attendait.

AVE – Renata 2018 (2)

Aujourd’hui, Renata est une artiste, maniant essentiellement le pinceau de vernis à ongles, assumée et résolue à explorer encore plus les profondeurs de son être et de notre monde. Heureux hasard quand on connaît la profession de ses parents… Si ce petit bout de femme n’avait jamais prêté attention à son feu intérieur, à cette envie qui l’animait, à ce désir d’élévation, jamais elle ne se serait telle qu’elle est aujourd’hui. Et pourtant, aujourd’hui, elle dit enfin se connaître.

La porte d’entrée s’ouvrit, il était dix-neuf heures passées, son mari rentrait du travail. La nuit était tombée sans que nous y portions attention. Se fût une merveilleuse parenthèse qui me confirma mon choix et mon envie de faire ce que je me lance à faire. Toute âme sur cette planète mérite d’être connue aux yeux des autres. Le temps me manquant pour cela, je suis heureuse d’avoir vécu se moment d’intimité avec elle, en espérant que ce dernier vous donne envie, force et courage pour déployer vos ailes et aller chercher, toujours plus loin, toujours plus haut.

Adeus

Mary Jane.

Pour découvrir Renata en tant qu’artiste, cliques ici : www.renatapaciulloribeiro.com et www.instagram.com/renatapaciulloribeiro/

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