C’est avec un accent labellisé du coin que Darius lance un bonjour aux quelques randonneurs du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle qui traverse son nouveau lieu de vie. Allez, viens, j’t’emmène avec lui repeupler le Quercy de ses brebis…

Natif de Cahors, Darius voue un culte envers les animaux depuis sa plus tendre enfance. Sa connaissance précoce en faisait rougir plus d’un et son intérêt lié à la nature était déjà bien noble. Du nom du dernier dinosaure au petit coléoptère, rien ne lui échappait. Malgré de belles capacités, l’école et son cursus banal n’en ont pas fait un grand adepte. C’est ailleurs que son attention était captée.

Puis, un jour, il fut question du domaine familial. Redonner vie au lieu-dit Bonnal et pouvoir réaliser son rêve. Une opportunité en or pour lui, mêlant une dimension personnelle et professionnelle. Face à la grandeur du projet, il mit en place un système de GFA, un groupement foncier agricole. Cette structure, mise en place dans les années 70, a pour but premier de faciliter la création de nouvelles exploitations sans accabler l’exploitant des lourdes charges financières qui l’attendent. A ce stade, les sommes énumérées peuvent vite devenir effrayantes. Malgré les différentes aides financières qu’il est bon de connaître, la situation oblige le jeune agriculteur plein d’espoir à s’endetter sur plusieurs décennies. Heureusement, des organismes telle France Active s’est porté caution afin que Darius puisse investir dans son cheptel. Jugeant son projet viable, innovant et audacieux, il se voit décerner le prix de portrait de l’année 2019.

Pas facile de se projeter dans le milieu agricole. Les démarches administratives testent ses motivations. Dossiers sur dossiers, heureusement bien entouré, il ne lâche rien. La tête sur les épaules et les idées claires, il sait ce qu’il veut, comment il le veut. Force de caractère, les épreuves par lesquelles il passe le forgent. Dans une démarche locale, ses agneaux seront vendus par le biais de la coopérative GEOC (Groupement éleveurs ovin caussenard) sur Livernon (46). Dans une approche responsable, ses brebis sont soignées par des traitements plantaires issus de l’entreprise Caribou. Dans une démarche écologique, son exploitation est en bio et recevra le label d’ici quelques mois.

Aujourd’hui, les choses s’amorcent pour Darius, qui commence enfin à sentir le parfum de la liberté. Non pas financière mais, la liberté qui émane d’un lourd travail accompli afin de vivre de sa passion.

« Regarde où j’en suis, regarde où je vis, je suis le plus heureux ici. Je me lève tous les matins et avant de penser à tout ce que j’ai à faire, je vois ça. »

Malgré un rythme soutenu, entre la création de son entreprise et la remise en l’état de son patrimoine foncier, il est conscient d’avoir fait le bon choix. Être chef d’entreprise est une lourde tâche, mais il sait que la compensation viendra de l’extérieur. Participer à la relance d’une race animale, liée étroitement à ses racines tout en prenant soin de ses brebis et de la nature qui l’entoure, le tout avant 30 ans, voilà un beau projet qui ne fait que commencer et qui a le mérite d’être salué.

Merci Darius pour tout cela…

mary Jane.

Ses actualités seront bientôt à suivre sur les réseaux sociaux…