Ah les traditions… À y regarder de plus près, notre quotidien pourrait facilement en être rempli. Mais pour l’heure, certaines sont plus d’actualité que d’autres. Alors, viens, j’t’emmène les dépoussiérer.

…LE TEMPS DES FÊTES…

Une de mes périodes préférées de l’année vient de se terminer. Et, cette fois-ci, j’ai envie de dire que c’est avec grand regret. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette année, j’avais décidé qu’elles seraient belles, ces fêtes. Hors de question de subir, de me gaver de nourriture, de ramener des tas de cadeaux, d’être exténuée. Non, cette année, j’ai voulu faire les choses bien et pointer du doigt de vieilles traditions qui ne me convenaient pas, qui ne me convenaient plus. Ah ! Je l’entends votre petite voix murmurant : « La trentaine te tient… ». Et bien, peut-être et honnêtement, cela me convient très bien. Mais, je dois bien avouer que l’actualité y est aussi pour beaucoup.

À quoi va ressembler demain ? À quoi va ressembler mes prochaines fêtes de fin d’année ? Serai-je là l’année prochaine ? Serons-nous tous là l’année prochaine ? Bref, tant de questions sans réponses… Voilà pourquoi, cette année, j’ai eu envie de penser au passé, au présent et au futur et de créer ma nouvelle tradition, celle de sensibiliser les petits comme les grands, au bien-être de notre chère planète.

…LES TRADITIONS ET LEUR LOT DE POUSSIÈRES…

J’ai commencé mon petit combat avec le menu du réveillon. Malheureusement, la liste s’est retrouvée entre mes mains début décembre. Je me suis donc appliquée à l’annoter. Fruits de mer pour l’entrée, c’est la tradition. Foie gras en seconde entrée, c’est la tradition. Pintade, dinde ou poulet pour le plat, c’est la tradition. Quelques légumes pour accompagner, c’est la tradition. Une flopée de fromage, c’est la tradition. Un énorme panier de fruits, c’est la tradition. Pour terminer, l’immanquable bûche, c’est la tradition. Effectivement, tout cela est une tradition parce que chaque année, c’est pareil. Mais, cette fois-ci, mon premier commentaire ironique fut : C’est tout ? Les assiettes en plastique pour les huîtres, c’est obligé ? Et si on parlait de la taxe carbone des fruits exotiques ? Et le saumon, vous savez d’où il vient ? Les serviettes en papier, ça fait beaucoup de jetable, non ? Mon angle fut trop frontal, on me fit comprendre d’aller voir ailleurs s’il y avait quelqu’un. C’est noté pour l’année prochaine, je m’y prendrai plus en douceur mais j’ai quand même semé quelques questions.

Pour la seconde tradition, je me suis montrée un peu plus clémente car, celle-ci est chère à mon cœur, les décorations. Je peux en effrayer certains mais, j’adore ça. Une guirlande électrique par-ci, une guirlande clignotante par-là. Un beau sapin, roi des forêts dans mon salon étouffé par une tonne de boules, des longueurs de guirlandes et de la fausse neige. Des bougies sur tous les meubles. Des stickers et des pochoirs exhibés sur toutes les fenêtres. Des bouquets de gui et de houx envahissent les tables. Native de décembre, toute cette mise en scène m’a toujours accompagnée lors du soufflage de bougies. Mais, cette année, je n’ai pas ressenti de joie mais, plutôt de la honte. Être plongée dans un autre univers tout en restant au même endroit et emmener les autres avec moi, j’adore. Sauf que toute cette mascarade a un prix dont je n’avais pas conscience auparavant, celui de l’électricité, du plastique, de nature vivante et de produits toxiques. Cette tradition, je la préserverai, mais je vais l’adapter pour la rendre plus écologique et plus économique qu’avant.

La troisième tradition, sans doute la plus discutée et source d’énervement, est celle des cadeaux. Le 24 au soir ou le 25 au matin, à chacun son envie. Née d’un évènement religieux, il me semble qu’aujourd’hui, les choses ont dérapées. Avons-nous vraiment besoin de nous offrir des cadeaux alors que nous ne manquons de rien ? Ah, c’est la tradition ! D’accord. Mais, voulons-nous vraiment encourager ce système de consommation qui veut notre peau ? Est-ce la tradition cela aussi ? Et la magie des fêtes pour les enfants, tu y penses ? Bref, pour une intention qui se veut bonne, le risque d’un mauvais geste peut coûter cher, à tous points de vue. J’ai bien compris que cette tradition ne prendrait pas fin demain et je serai bien hypocrite de dire mon malheur absolu. Mais nous pouvons peut-être mieux faire, non ? Pouvons-nous axer nos achats sur des choses utiles ? Recyclables ? Recyclées ? Écologiques ? Éviter les choses matérielles ? Pouvons-nous au moins éviter toute cette effervescence autour du papier cadeau ? Et là, ne me parlez pas de tradition, sinon, je vais devoir vous parler du Furoshiki, l’art de l’emballage japonais, et je n’en ai pas du tout envie… Tout en me montrant prudente, je décidais de jeter mon dévolu sur cette tradition et ce, chaque année. Je dois leur montrer que c’est possible, que c’est faisable et qu’un livre d’occasion ou qu’une création faite maison ne gâche en rien la magie du moment, ni des plus petits, ni des plus grands…

La quatrième tradition à se présenter à la barre est la plus commune, à la portée de tous, les vœux de bonne année. Dernier jour de l’an, je me lève en pensant à tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai découvert, tout ce que j’ai appris durant ces derniers 365 jours. Je m’infligeais un auto-bilan bien matinal qui n’attira pas ma bonne humeur. Oui, cette année se termine ce soir, m’enfin entre ce soir et demain matin, le changement ne sera pas non plus très flagrant. Et pourtant… Et pourtant, à minuit, nous allons, mes amies(s) et moi-même, porter un toast. Et si notre budget nous le permet, nous trinquerons avec des bulles dans le verre. Voilà une tradition plutôt joyeuse… Se souhaiter une belle année sera d’augure. Je vais pouvoir leur souhaiter le meilleur, dans tout. Mais, pourquoi devrai-je attendre cette soirée-là pour leur dire tout cela ? Je les ai aimé hier, je les aime ce soir et je les aimerai pareil demain, alors pourquoi devoir attendre une date bien précise pour cela ? Parce que c’est la tradition. Passons Jules César, les Mérovingiens, les Égyptiens, le Pape Grégoire XIII. C’est à cette date-là que les gens sont prêts à recevoir des gentillesses et à en donner sur simple raison que c’est la tradition. Avec tout le respect que j’ai envers les Babyloniens, celle-là, je ne l’aime pas, ou du moins, elle ne me satisfait pas. Alors, je vais m’appliquer à penser aux gens que j’aime un peu plus toute l’année, je vais porter une attention plus particulière aux corps qui m’entourent et surtout, je vais rester optimiste toute l’année quitte à prendre le risque de n’avoir rien de plus à dire le soir du prochain réveillon…

…LA MAGIE DE FIN D’ANNÉE…

La magie des fêtes, terme tellement utilisé, voire même usé par notre cher et tendre système de consommation à des fins marketings, que son sens premier m’avait échappé. La magie des fêtes est, certes, une création du cerveau humain en lien avec une religion, pourtant, cela ne m’a pas empêché de la sentir. Troquer la chasse aux cadeaux, la course de dernière minute dans les magasins, la sur-bouffe, l’explosion du budget contre de petits moments avec les gens que j’aime, avec ceux que je n’ai pas forcément le temps de voir autant que je le désire, découvrir de nouvelles façons de faire plaisir et prendre du temps pour moi, voilà ma nouvelle devise. Puis, tout simplement, jouir de ce temps magique pour profiter, tout simplement profiter, être reconnaissante pour tout et vivre à fond les petits plaisirs de la vie. Ma magie de fin d’année, c’est tout cela. C’est le seul moment de l’année où je m’octroie une pause, où je pense en général, où je tire quelques bilans et où je me fais du bien.

Finalement, toutes ces traditions, je les connais, je les comprends. Chaque famille, chaque âme en fait sienne. Cependant, en tant qu’usagers de ces dernières, nous devons aussi nous assurer qu’elles représentent quelque chose de positif, qu’elles correspondent à un message universel et actuel, qu’elles soient en adéquation avec ce qui nous entoure et nous-mêmes. À nous donc d’apporter la petite touche de magie nécessaire à leur prospérité, de manière à ce que nos enfants les côtoient sans frustration ni soumission dans l’espoir qu’ils se les approprient à leur tour.

…ET ON (RE)COMMENCE…

Nous voici repartis dans le tourbillon de nos vies. La tête replongée dans nos quotidiens, nos idées reconnectées avec nos projets, les fêtes de fin d’années se retrouvent d’ores et déjà classées, comme l’année qui vient de s’écouler.

Cependant, si nous voulons suivre les traditions à la lettre, une dernière s’impose. Allez, juste pour la route, avant d’avoir de la galette plein la bouche, des acclamations pour… les bonnes résolutions ! Par chance, cette année, encore consciente de ce bousculement tout juste vécu durant tout ce mois de décembre, je décide qu’il n’y aura pas de bonne résolution. D’abord parce que devoir préciser « bonne », ça m’agace. Ensuite, par expériences, ces fameuses résolutions ne font pas long feu et ont tendance à tenir moins longtemps encore que la tablette de chocolat cachée sous mon lit. Donc, cette fois-ci, c’est décidé, je tire leçons de mes années passées et je gagne du temps.

Par contre, à la place du « je m’inscris à la salle de sport », « j’arrête de fumer », « je change de boulot », « je dis merde à mon boss », « je claque tout et je pars en voyage », je veux voir plus global et sur la durée. Je refuse de me mettre la pression dès le premier jour de l’année ! Je veux un CDI de résolutions applicables dans mon quotidien de manière tout à fait naturelle.

Alors, voilà comment j’ai quitté 2018, bourrée de remises en question, submergée de prises de conscience et comment j’ai entamé 2019, pleine de renouveau, d’espoir et d’idées plus claires pour demain.

Je vous souhaite, à vous tous, le meilleur.

Je vous souhaite de vivre votre vie.

Je vous souhaite de trouver au fond de vous, la force pour rendre ce monde meilleur.

Et bien sûr, je vous souhaite des voyages à n’en plus finir, avec une formule qui vous ressemble, dans le respect, l’amour et l’ouverture d’esprit.

Belle année 2019,

Mary Jane.