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« Tu fais quoi du 21 au 26 juin 2019 ? » Allez, viens, j’t’emmène vivre une expérience épique, mêlant effort physique et découverte des alpages…

…ET POURQUOI PAS…

Sportive du dimanche, dans mes souvenirs, mes expériences vélolistiques se comptent sur un doigt de chaque main. La première, sans grande surprise, fut une véritable catastrophe. Une colo de deux semaines dans le Pays Basque, loin de l’âge requit pour dire non à ses parents, avait failli courir à ma perte. Celle-ci avait eu raison de moi et m’avait clairement fait détester le vélo, le camping et les monos. Quelques années de plus ont dû s’écouler avant que j’arrive à voir la chose sous un angle différent. Une jolie virée le long du Canal du midi vint me rabibocher avec ce moyen de déplacement. Le contexte familial y joua pour beaucoup, je dois bien l’avouer. A la place des cris des encadreurs, mes oreilles appréciaient davantage le bonjour des plaisanciers sur le bateau, un verre à la main. A la place des « restez groupés, l’un derrière l’autre« , les « remets ton casque sur la tête » se faisaient entendre dès que je croisais des êtres humains de sexes masculins remplis de phéromones. A la place des descentes sans frein, le plat du canal me donnait un rythme parfait. A la place des journées en K-way sous la pluie, le soleil caché sous les platanes me procurait un ton halé, non négligeable quand on a 16 ans… Bref, le vélo et moi, c’est une longue histoire.

Pourtant, encore aujourd’hui, le vélo représente le seul moyen de faire gonfler mes mollets en moins de dix minutes. Avec l’équitation, il est aussi un des moyens très efficaces pour tester la position debout quelques heures après en avoir terminé avec l’effort. La magie de ce sport m’assure aussi des bleus aux fesses sans être tombée. Il est aussi une jolie raison de klaxonner à chaque fois que je m’engouffre sur les routes de campagne, quant au lieu d’être à la queue, les jolis maillots à pois papotent l’un à côté de l’autre. Ah, si mes monos de l’époque étaient là…

Malgré tout cela, ma curiosité se jouait de moi. Dotée d’une belle-belle famille experte en sports outdoors, certains d’entre eux se trouvent être adeptes de cette monture à deux roues. Mon beau-frère vend des vélos et depuis quatre ans, j’entends parler de la grande course qu’organise mon beau-beau-frère. Il est grand temps que je vienne voir ces gens pour qui le vélo est si important. Ni une, ni deux, me voici engagée en temps que bénévole sur l’AlpsEpic 2019.

…LA DÉCOUVERTE…

« Prends un duvet, un oreiller et repose-toi bien avant d’arriver. » Voilà les seules instructions que je reçut avant de prendre la route, direction les Hautes-Alpes. Secrètement, je me savais assez extérieure à ce milieu. Je ne pratique pas, je ne connais qu’une ou deux marques de vélos, je sais à peine changer une roue et il n’est pas impossible que je confonde une chambre à air avec le câble du frein gauche. Cependant, j’étais déterminée à me fondre dans le paysage, au minimum à apporter mon aide, au mieux à vivre une expérience hors du commun.

Les Hautes-Alpes valent bien les petites heures passées au volant de ma voiture. Ces montagnes, cet air pur, ces vallées, cette ambiance, bref, un paysage qui ne fit que me confirmer qu’il n’est pas forcément nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour se trouver émerveillée. Fin juin, l’été est là. Plongée en pleine région PACA, on pourrait facilement oublier que les cristaux de glace sont ici chez eux. Heureusement, la neige ne fait que recouvrir quelques sommets, bien trop hauts pour moi.

Du vert, du jaune, de l’orange, du bleu… Des routes sinueuses, des virages, des tunnels, des lacs, des brebis guidées par leur berger, des vaches dans leur pâturage, j’en prends plein les yeux. Je retrouvais avec le plus grand des bonheurs, un paysage qui n’avait plus à me séduire. Gap, Grenoble, puis direction Briançon…

…ALPS EPIC – YOUR EPIC EXPERIENCE…

Un T-shirt, une casquette, je ne le savais pas encore, mais je venais d’intégrer une fabuleuse grande famille, celle des bénévoles de l’AlpsEpic. Découvrant ce nouveau monde, je me montrais un poil discrète. Bénévole sur des festivals oui, bénévole sur des événements sportifs, pas dans mes souvenirs. En avance, j’assistais à toute la préparation, le coup d’envoi sera lancé dans deux jours. La petite commune de La Salle-les-Alpes se voit être, petit à petit, chamboulée. Des vélos par-ci, des vélos par-là. Un staff. Des navettes. Un chapiteau. Un rythme s’impose.

Plus les heures avancent, plus les hôtels se remplissent, plus le caractère international de la course se ressent. Des coureurs du monde entier viennent retirer leur dossard, leur pack, tout en laissant leur vélo sous haute surveillance dans le parc dédié à cela. Je découvre des passionnés. Je découvre des mordus. Je découvre un nouveau milieu. Je découvre une nouvelle dimension événementielle.

Je comprends que tout le monde se connaît, je ressens, malgré la pression qui monte, une entente particulière. Je comprends que tout le monde est ravi de répondre présent, malgré le travail à accomplir. Je comprends que tout le monde est prêt pour vivre cette expérience, malgré le caractère compétitif de la course. Je comprends que tout le monde a choisi d’être là pour vivre une aventure exceptionnelle, malgré un caractère de dépassement, de confrontation face aux meilleurs dans le domaine.

…4e ÉDITION OUVERTE…

Accompagné par le soleil, le 4e coup d’envoi est lancé. La 4e édition de l’AlpsEpic est officiellement ouverte. Me voici plongée dans un autre monde. Bercée entre des paysages époustouflants, une ambiance extraordinaire, la tâche du réveil est très vite oubliée. Préposée aux navettes, à l’accueil coureur, à la restauration, au poste de signaleuse, au ravitaillement, je ne vois pas les heures passées, je ne vois pas les journées défilées. Je ne suis pas celle qui fournit l’effort physique le plus évident, mais je suis celle qui prend conscience de tout le travail transparent que les participants ne voient pas. Toute cette logistique, toute cette organisation, toute cette équipe…

Et, malgré tout cela, malgré la difficulté de l’épreuve, malgré les douleurs, malgré les quelques abandons, la bonne ambiance reste et restera. Entre tous ces cyclistes, quelques femmes viennent se confronter aux épreuves, pour ma plus grande admiration. Le niveau est comme il doit être, permettant de traverser des endroits magiques, procurant une dose d’adrénaline quotidienne, justifiant une fierté personnelle.

Plus de 250 participants, venus pour vivre, tous ensemble, la même aventure, tout en partageant le même penchant. Plus de 250 participants, répondants présents afin de tester leur limite dans le temps. Plus de 250 participants, depuis 4 ans pour certains, tous confiants.

…LE FINAL…

Telle une colonie de vacances, je viens de vivre une semaine extraordinaire, loin de ce à quoi je m’attendais. Ce soir, c’est le dernier. Les prix ont été remis. Les premiers retours ont eu lieu. La pression redescend. Le rythme cardiaque ralentit. Le sommeil ne peut plus se remettre à demain. La nostalgie se fait sentir…

Fini les moments de bourre, les coups de soleil, les montages-démontages quotidien, la grande caravane itinérante, la traversée des Hautes-Alpes de Serre Chevalier à Saint-Véran. Fini les correspondances en talki walki, les barbecues improvisés, les moments de décompressions, les pieds qui gonflent avec la chaleur, les repas de midi servis jusqu’à 19 heures et les pâtes. Fini les rires nerveux, les conversations en anglais, les dortoirs partagés, les ronflements subis et les douches froides.

Maintenant, je sais. Je sais ce qu’un tel évènement demande en terme de travail, d’organisation. Je sais que sans la passion, rien de tout cela ne serait possible. Je sais que sans une confiance et un lien particulier entre ces 3 protagonistes, rien de tout cela n’aurait vu le jour. Je sais que sans ces montagnes, rien de tout cela ne serait aussi beau. Je sais qu’un monde sans bénévoles, serait un monde privé de tels moments partagés. Je rentre avec un calme qui me donne la chair de poule, fière d’avoir participé à cette grosse machine, véhiculant de belles valeurs, celles de leurs organisateurs.

Merci beau-beau-frère pour mon Epic expérience, je ne rentre pas seulement avec une nouvelle casquette et un T-shirt, mais avec bien plus à l’intérieur. A l’année prochaine !


Come with me to ride the Alps Epic way with my bro-bro in law…

« Hey, what are you doing from the 21st to 26th june 2019 ? » Come on, let’s go have an epic experience, combining physical effort ans mountain discoveries…

…AND WHY NOT…

As an occasional sportswoman, I can only remember two big biking experiences. The first was, unsurprisingly, catastrophic. It was during summer camp in the Basque country, too young to be able to say no to my parents, that led me on the road to ruin. Let’s just say it got the better of me and I ended up hating riding my bike, camping and the monitors. It took me a fair few years before I could see things in a different light. A nice family trip along the Canal du midi helped to get me back on my bike, which I must admit was largely down to being able to spend time with my family. Instead of yelling supervisors, I could appreciate the dulcet greetings from the pleasure boaters, drinks in hand. Instead of « Stay together, one behind the other », I heard « Put your helmet back on » from every pheromone-packed man I passed. Instead of steep downward slopes without brakes, the flat canal allowed me to find a perfect rhythm. Instead of endless rainy days, the sunrays through the leaves of the plane trees left my skin the perfect shade of brown – which I must note is a very important factor at the age of 16… In short, my bike and I, it’s a long story.

However, even today, I see cycling as the only way to build my calves in less than ten minutes. As with horse-riding, you have to stand up for hours on end after all the effort. The magic of this sport lies also in the lovely bruises on the buttocks, attained without having fallen. It’s also a wonderful reason to honk the horn each time I take the country roads as I pass the polka-dot jerseys chatting side by side, rather than being in single file. Oh if only my monitors were here to see that….

Despite all this, my curiosity was still there. Having a family in-law of outdoor sports fanatics, some of them are rather quite skilful with this two-wheeled contraption. My brother in-law has been selling bikes for the last four years, and I often hear talk of a big race that he’s organising. I decided that it is finally the time to come and meet these guys and see what all the fuss is about. Without thinking twice, I became a volunteer for the Alps Epic 2019.

…THE DISCOVERY…

«Bring a sleeping bag, a pillow and make sure to rest before coming». These were the only instructions given to me before taking the road, direction Hautes-Alpes. Secretly, I knew I was an imposter. I don’t ride, I only know of one or two bicycle brands, I just about know how to change a wheel, yet it’s highly possible that I’d mix up an inner tube with a left brake cable. However, I was determined to get involved, at least be helpful, and at best enjoy a wonderful experience.

The Haute-Alpes proved to be well worth the drive. These mountains, the pure air, the valleys, the atmosphere… A landscape which confirms you don’t need to travel to the other end of the world to be enchanted. At the end of June, summer has arrived. Deep in the PACA region, we could easily forget these hillsides were once frozen. Luckily the snow remains only on the summits, much too high for me.

Nuances of green, yellow, orange, blue… Winding roads, sharp turns, tunnels, lakes, lost sheep guided by their shepherd, cows in their pasture, I take it all in. I rediscovered, with great happiness, this beautiful landscape that had once again seduced me. Gap, Grenoble, then Briancon, here I come…

…ALPS EPIC – YOUR EPIC EXPERIENCE…

Kitted out with a t-shirt and cap, I wasn’t aware of it just yet, but I was about to part of a great team: The Alps Epic volunteer team. Upon discovering this new world, I was a little discreet. I’ve been a volunteer at a festival, but at a sports event? Not that I can remember. Ahead of the event we started with the preparations. The kick-off is in 2 days’ time. The small and quiet village La Salle-les-Alpes gradually begun to be turned upside down. Bicycles were everywhere. Staff, navettes, marquee… things were starting to take shape.

As the event gets nearer, the hotels fill up and there is an international buzz in the air. Riders from all over the world come to pick up their bib and their pack before leaving their bike in the designated secure bike park. I meet the passionate, I meet the fanatics. I discover a new world. I discover a new aspect of the event.

I can see everybody knows each other, even with the rising pressure, I can see a certain camaraderie. I can see everybody is delighted to be here, despite the upcoming challenge. I can see everybody is ready for this experience, despite the competitive nature. I can see everybody has chosen to be here to embrace the adventure, despite being up against the best in the business.

…4TH OPEN EDITION…

Under the heat of the sun, the 4th edition has officially begun. Here I am immersed in a different world. The blow of the early morning wake up is softened by the breathtaking landscapes and the extraordinary atmosphere. Working as a shuttle attendant, a greeter, at the restaurant, at the checkpoint, the refill station, the days fly by. I’m not the one doing the most but I’m becoming well aware of the enormous amount of work that goes on behind the scenes. All the logistics, the organising, this team…

Despite all of this : the difficulty of the race, the pain, some abandonments, the buzzing atmosphere remains and will continue to do so. Amongst all these cyclists there are a few women, whom I admire greatly. The level of difficulty is perfectly dosed. A bunch of magical places, with a sprinkling of adrenaline and a large amount of personal pride.

More than 250 riders, here to live and share the same adventure. More than 250 riders, here to challenge their personal bests. More than 250 riders, 4th time for some, here ready to race.

…THE FINAL…

Just like at summer camp, I had an extraordinary week, surpassing my expectations. Tonight is the final night. The prizes have been handed out. A few riders have already left. The pressure is lifted. The heartbeats have slowed down. Tiredness is settling in. Nostalgia fills the air. No more uphill struggles, no more sunburn, hills and descents, the big itinerant caravan, crossing the Hautes-Alpes from Serre Chevalier to Saint Véran. No more walkie-talkies, no more pop-up barbecues, pitstops, swollen feet, pasta-filled lunches that last until the evening. No more nervous laughter, no more english conversations, shared rooms, snoring, cold showers.

Now I know. I know how much organisation and man-power goes into an event like this. I know that without the passion, none of this would be possible. I know that without the trust and affinity between these three guys, none of this would be possible. I know that without these mountains, none of this would be have been as beautiful.

I’m aware that a world without volunteers would mean none of these shared precious moments could have happened. I go back with a sense of calm that gives me goosebumps. I’m so proud to have been a cog in this big machine, spreading the beautiful values of the organisers.

Thank you bro-bro for my epic experience. I’m going back not only with a new cap and t-shirt but with a warm glow inside.

See you next year!

Mary Jane.

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